Proton Meet défie Google Meet et Microsoft Teams

Proton lance Meet, son service de visioconférence chiffré de bout en bout pour concurrencer Google Meet, Teams et Zoom avec la sécurité.

Proton Meet défie Google Meet et Microsoft Teams

La société suisse Proton lance une offensive dans la visioconférence avec Meet, son nouveau service chiffré de bout en bout. Une réponse directe aux géants américains qui dominent actuellement ce marché stratégique.

Les fondations d'une alternative européenne

Depuis 2013, Proton s'est imposé comme l'alternative européenne aux services Google. L'entreprise basée à Genève a déjà conquis plus de 100 millions d'utilisateurs avec sa messagerie ProtonMail, avant d'étendre son écosystème vers le stockage cloud (Drive), les documents collaboratifs (Docs) et l'agenda (Calendar). Cette stratégie de diversification répond à une demande croissante de services numériques respectueux de la vie privée, particulièrement en Europe où le RGPD a renforcé la sensibilisation aux données personnelles.

Un chiffrement qui change la donne

Proton Meet repose sur la technologie Messaging Layer Security (MLS), un protocole qui garantit un chiffrement de bout en bout pour tous les échanges. Contrairement à ses concurrents américains, les clés de déchiffrement ne transitent jamais par les serveurs de Proton. Cette architecture empêche toute interception, y compris par l'entreprise elle-même ou par des autorités tierces.

Google Meet, Microsoft Teams et Zoom chiffrent uniquement les données en transit entre l'utilisateur et leurs serveurs. Une fois sur l'infrastructure du fournisseur, les conversations peuvent théoriquement être déchiffrées. Cette différence technique prend une dimension particulière depuis l'adoption du Cloud Act aux États-Unis, qui permet aux autorités américaines d'accéder aux données stockées par les entreprises de ce pays, même lorsqu'elles sont hébergées à l'étranger.

Fonctionnalités et positionnement

Le service propose les fonctionnalités standards attendues : appels vidéo multi-participants, partage d'écran et messagerie instantanée. L'interface, accessible via meet.proton.me, s'intègrera logiquement à l'écosystème Proton, notamment au calendrier qui permet déjà de programmer des réunions Zoom.

Proton cible principalement les entreprises soucieuses de confidentialité et les organisations soumises à des contraintes réglementaires strictes. Le service est actuellement en phase de test fermée, réservé aux abonnés Visionary (la formule premium à 24 euros par mois) et aux partenaires entreprise. Une ouverture progressive aux autres utilisateurs Proton est prévue sans calendrier précis.

Un pari sur la confidentialité

Cette stratégie s'inscrit dans un contexte où les préoccupations liées à la surveillance numérique s'intensifient. Les révélations sur l'utilisation des données par les géants technologiques, couplées aux incidents de sécurité récurrents, alimentent une demande croissante pour des alternatives respectueuses de la vie privée.

Proton Meet représente un défi technique et commercial de taille face à des concurrents bien établis disposant de ressources considérables. Le succès dépendra de la capacité de l'entreprise suisse à convaincre que la sécurité prime sur la commodité d'usage. Un site officiel détaille les spécifications techniques sur proton.me/fr/meet.