OpenAI s'offre io à prix d'or : Jony Ive réinvente l'IA
Jony Ive, le génie derrière l'iPhone, rejoint OpenAI pour 6,5 milliards $ et promet de révolutionner notre interaction avec l'IA.

OpenAI vient de frapper un grand coup en acquérant io, la startup fondée par Jony Ive, pour la somme colossale de 6,5 milliards de dollars. L'ancien designer emblématique d'Apple rejoint ainsi les rangs de la société d'intelligence artificielle la plus en vue du moment, marquant un tournant stratégique vers le développement d'appareils physiques centrés sur l'IA.
De l'iPhone à l'IA : l'étonnant parcours d'un visionnaire
La genèse de cette collaboration remonte à environ deux ans, lorsque Jony Ive et Sam Altman, PDG d'OpenAI, commencent à échanger sur leur vision commune des appareils IA du futur. Fait amusant, c'est le fils d'Ive, âgé de 21 ans, qui aurait présenté ChatGPT à son père, déclenchant cette rencontre déterminante.
Après 27 ans chez Apple (1992-2019) où il a conçu des produits révolutionnaires comme l'iPhone, l'iPad et l'Apple Watch aux côtés de Steve Jobs, ce designer britannique a fondé LoveFrom puis io. Cette dernière, créée il y a à peine un an, a rapidement attiré d'autres talents d'Apple, notamment Tang Tan (responsable du design de nombreux iPhone) et Evans Hankey (successeur d'Ive chez Apple).
OpenAI, qui détenait déjà 23% d'io suite à un accord antérieur, débourse environ 5 milliards de dollars supplémentaires pour cette acquisition complète. Un investissement considérable qui témoigne de l'importance stratégique accordée à ce projet.
L'informatique ambiante : au-delà du smartphone
Ce que préparent Altman et Ive pourrait transformer radicalement notre relation à la technologie. Leur vision : dépasser l'ère du smartphone pour entrer dans celle de "l'informatique ambiante". Contrairement aux appareils comme l'AI Pin de Humane ou le Rabbit r1, que Ive qualifie sans détour de "vraiment mauvais", leur projet vise à créer des dispositifs légers, possiblement des lunettes ou pendentifs capables d'interpréter le monde en temps réel.
"J'ai de plus en plus la sensation que tout ce que j'ai appris depuis ces 30 dernières années m'a guidé vers cet instant", confie Ive, tandis qu'Altman affirme que l'IA représente "un tel bond en avant pour les consommateurs qu'elle nécessite un tout nouveau form factor pour en tirer le maximum".
Ce virage vers le matériel s'inscrit dans un contexte de concurrence intense. Alors qu'Apple peine à perfectionner sa propre IA et que Microsoft domine le marché avec sa participation dans OpenAI, cette acquisition pourrait redistribuer les cartes dans l'industrie. L'annonce a d'ailleurs fait chuter les actions d'Apple de plus de 2% en Bourse.
Un projet mystérieux mais prometteur
Si les détails techniques demeurent confidentiels, Altman a révélé avoir testé un prototype qu'il décrit comme "un des appareils technologiques les plus cools que le monde ait jamais vu". L'équipe d'io, composée d'environ 55 designers, ingénieurs et chercheurs, rejoindra OpenAI sous la direction de Peter Welinder, vice-président du produit.
Les premiers appareils ne sont pas attendus avant fin 2026, mais selon Altman, "l'attente vaut le coup". Il précise également que ces nouveaux dispositifs ne remplaceront pas les smartphones, tout comme ces derniers n'ont pas éliminé les ordinateurs portables. "C'est un appareil radicalement différent", insiste-t-il.
Cette vision répond à une frustration partagée par de nombreux utilisateurs. Altman compare l'utilisation actuelle des smartphones à "être bombardé de notifications et de lumières clignotantes à Las Vegas", tandis qu'Ive évoque sa "responsabilité" dans l'anxiété engendrée par des smartphones constamment allumés.
Une IA véritablement intégrée au quotidien
L'objectif ultime de cette collaboration semble être de concrétiser la promesse d'une IA naturellement intégrée à notre vie quotidienne. Au lieu d'allumer un appareil, lancer une application et formuler une requête, nous pourrions interagir avec l'intelligence artificielle de façon plus intuitive et immédiate.
Pour les utilisateurs, cela pourrait signifier la fin des interfaces contraignantes et le début d'une relation plus fluide avec la technologie. Imaginez pouvoir obtenir des informations contextuelles pertinentes sans même avoir à formuler une demande explicite, ou disposer d'un assistant numérique qui anticipe vos besoins sans exiger votre attention constante.
Cette acquisition représente la plus importante dans l'histoire d'OpenAI et survient quelques semaines après l'achat de Windsurf, un outil de codage assisté par l'IA, pour 3 milliards de dollars. Elle s'inscrit dans une stratégie d'expansion agressive alors que l'entreprise prévoit environ 3,7 milliards de dollars de revenus cette année et projette 11,6 milliards pour l'année prochaine.
Pour les concurrents comme Apple, Google ou Anthropic, cette initiative lance un nouveau défi dans la course à l'IA, où l'expérience utilisateur pourrait devenir aussi déterminante que les capacités techniques.
En associant l'expertise en IA d'OpenAI au génie créatif de Jony Ive, cette alliance pourrait marquer le début d'une nouvelle ère technologique. L'avenir nous dira si cette vision ambitieuse peut véritablement transformer notre relation avec l'intelligence artificielle, comme l'iPhone a révolutionné notre rapport au numérique il y a près de vingt ans.
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