Microsoft met fin au chaos des ports USB-C

Windows 11 24H2 met fin au chaos USB-C : Microsoft impose des standards stricts. Tous les ports auront les mêmes capacités.

Microsoft met fin au chaos des ports USB-C

Microsoft vient d'annoncer une refonte majeure de sa politique de certification matérielle qui promet de mettre un terme définitif à la confusion entourant les ports USB-C sur les ordinateurs Windows. Cette initiative, déployée avec Windows 11 24H2, impose des exigences techniques strictes aux constructeurs et garantit un fonctionnement homogène de tous les connecteurs USB-C.

Un héritage de frustration technologique

L'USB-C existe depuis 2014, mais son implémentation sur PC ressemble davantage à une loterie qu'à un standard unifié. Deux ports identiques sur la même machine peuvent offrir des capacités radicalement différentes : l'un permet la charge rapide et l'affichage 4K, l'autre se contente de transferts USB 2.0. Cette anarchie trouve ses racines dans la liberté totale laissée aux fabricants d'implémenter seulement une partie des fonctionnalités USB-C.

Les chiffres de Microsoft révèlent l'ampleur du problème : 27% des PC équipés de ports USB4 génèrent encore des alertes signalant des fonctionnalités limitées. Les utilisateurs tentent de brancher un écran externe sur le port de gauche sans succès, puis obtiennent un affichage parfait sur celui de droite, sans aucune logique apparente. Cette imprévisibilité génère des pertes de temps considérables et une expérience utilisateur dégradée qui nuit à l'image de l'écosystème Windows.

Le programme WHCP révolutionne les exigences

Avec Windows 11 24H2, Microsoft transforme ses recommandations en obligations via le Windows Hardware Compatibility Program (WHCP). Désormais, tout PC portable ou tablette certifié doit respecter des standards minimums stricts pour chaque port USB-C.

Les exigences de base imposent que tous les ports USB-C supportent la recharge via Power Delivery, l'affichage externe via DisplayPort Alt Mode et les transferts de données à 5 Gbit/s minimum. Les constructeurs devront également intégrer des composants certifiés USB-IF et utiliser les pilotes natifs de Windows pour garantir la compatibilité.

Pour les machines haut de gamme affichant des débits de 40 ou 80 Gbit/s, les contraintes s'intensifient. Ces systèmes devront offrir une compatibilité totale avec USB4 et Thunderbolt 3, supporter le tunneling PCIe pour les GPU externes, gérer deux écrans 4K à 60 Hz et fournir une puissance minimale de 15W.

Des bénéfices concrets pour les utilisateurs

Cette standardisation transforme l'expérience quotidienne. Sur un PC certifié WHCP, n'importe quel port USB-C pourra alimenter l'ordinateur, connecter un écran ou transférer des données à pleine vitesse. Fini le temps perdu à tester chaque connecteur pour découvrir ses capacités réelles.

Les professionnels de l'informatique y trouvent un avantage considérable. Les services IT pourront déployer des configurations standardisées sans craindre les incompatibilités matérielles. Les stations d'accueil, écrans et périphériques USB-C fonctionneront de manière prévisible sur l'ensemble du parc informatique.

Cette harmonisation simplifie également les achats. La certification WHCP devient un gage de fonctionnalité complète, éliminant le besoin de décrypter des spécifications techniques complexes pour s'assurer qu'un port supporte les besoins spécifiques.

Cependant, cette certification reste volontaire. Rien n'oblige légalement les fabricants à s'y conformer, hormis l'attrait du label "Windows certifié". Les machines déjà commercialisées ou mises à jour vers 24H2 ne sont pas concernées par ces nouvelles exigences.

Microsoft reprend enfin le contrôle de l'expérience matérielle Windows en imposant des standards rigoureux via son programme de certification. L'impact se mesurera dans les prochains mois avec l'arrivée des premiers PC certifiés WHCP 24H2, garantissant que l'USB-C tiendra ses promesses d'universalité sur Windows 11.