Free face à une grève nationale sur le télétravail

Free confronté à un mouvement social inédit alors que sa nouvelle charte réduit drastiquement le télétravail. Des équipes techniques en grève dès le 1er juillet, avec un impact potentiel sur les services.

Free face à une grève nationale sur le télétravail

Free s'apprête à vivre un conflit social d'envergure. À quelques jours du 1er juillet, deux syndicats ont déposé un préavis de grève reconductible contre la nouvelle politique de télétravail de l'opérateur. Un bras de fer qui pourrait impacter les 14 millions d'abonnés du groupe.

Du modèle Covid à la restriction progressive

Le télétravail est devenu monnaie courante dans les télécoms depuis 2020. Après avoir supprimé cette option dans ses centres d'appels fin 2024 pour "raisons de cybersécurité", Free va désormais plus loin en restreignant considérablement cette pratique pour l'ensemble de ses équipes administratives.

La nouvelle charte, déclencheur du mouvement social, limite le travail à distance à six jours mensuels non consécutifs, avec un maximum de deux vendredis par mois. Une position qui détonne dans le secteur, alors qu'Orange autorise jusqu'à douze jours mensuels, et que SFR comme Bouygues Telecom maintiennent deux jours hebdomadaires.

Une confrontation sur deux visions du travail

Pour la direction de Free, cette décision s'inscrit dans une stratégie cohérente : "85% de nos collaborateurs ne télétravaillent pas", argumente l'opérateur, pointant les métiers terrain, boutiques et centres d'appels. Le groupe défend une culture de la présence pour "renforcer la collaboration et accélérer les échanges".

Du côté des syndicats Force Ouvrière et Printemps Écologique, le discours est radicalement différent. Ils dénoncent une régression sociale et l'absence de négociation réelle. Deux points cristallisent particulièrement la colère : la possibilité pour la direction de suspendre le télétravail sans préavis et l'obligation de validation systématique par les managers.

Des services stratégiques en première ligne

La particularité de ce mouvement réside dans sa cible : les équipes techniques, R&D, audiovisuelles, développement et support technique sont spécifiquement appelées à se mobiliser. Ces fonctions, bien que minoritaires dans l'effectif global (15% des 12 000 salariés), constituent le cœur névralgique de l'infrastructure Free.

Si la direction assure qu'aucune perturbation n'est à prévoir pour les abonnés, la réalité pourrait être plus nuancée en cas de forte mobilisation. La grève touche l'ensemble des entités du groupe : Free SAS, Réseau Optique France, Free Mobile, Assunet, Iliad SA, Freebox et Trax.

Comment s'adapter en tant qu'abonné ?

Face à cette situation, quelques précautions s'imposent :

  • Privilégiez les canaux digitaux (application Free et espace abonné) pour vos démarches
  • Prévoyez des solutions alternatives pour les communications importantes début juillet
  • Surveillez les communications officielles de l'opérateur sur l'évolution du mouvement

Vers une inflexion ou un durcissement ?

Cette grève intervient dans un contexte où le secteur des télécoms redéfinit son organisation post-pandémie. Les revendications sont claires : retrait de la charte, ouverture de négociations transparentes et absence de sanctions contre les grévistes.

Le bras de fer engagé chez Free illustre la complexité des équilibres entre efficacité opérationnelle et qualité de vie au travail. Pour les abonnés comme pour les collaborateurs, les prochains jours seront décisifs quant à l'évolution de ce conflit social dans l'un des principaux opérateurs français.