Edge passe sous la barre des 300 ms avec WebUI 2.0

Microsoft révolutionne Edge avec WebUI 2.0 : chargement sous 300ms, interface 40% plus rapide et performances accrues sur configurations modestes. Un défi direct à Google Chrome.

Edge passe sous la barre des 300 ms avec WebUI 2.0
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Microsoft a décidé de relancer la course aux performances entre navigateurs web. En remplaçant son architecture basée sur React par une approche "markup-first", Edge atteint désormais un First Contentful Paint inférieur à 300 millisecondes. Une prouesse technique qui pourrait rebattre les cartes sur le marché des navigateurs.

L'origine de cette transformation remonte à 2020, lorsque Microsoft a adopté le moteur Chromium pour Edge, abandonnant son architecture propriétaire. Mais c'est en mai 2024 que la véritable révolution a commencé avec le lancement du projet WebUI 2.0, visant à repenser complètement l'interface utilisateur du navigateur.

Pourquoi reconstruire ce qui fonctionnait ?

L'interface d'Edge reposait massivement sur React et JavaScript, technologies puissantes mais générant des paquets volumineux et des interdépendances de code problématiques. Le diagnostic était clair : malgré une base solide avec Chromium, l'expérience utilisateur souffrait de latences perceptibles, particulièrement lors de l'ouverture des menus, paramètres et fonctionnalités complémentaires.

WebUI 2.0 inverse radicalement cette approche. En privilégiant les composants web natifs (HTML, CSS) et en reportant le chargement du JavaScript après l'affichage initial, Edge parvient à démarrer beaucoup plus rapidement. Cette architecture modulaire charge uniquement les éléments nécessaires, réduisant drastiquement la taille des paquets de code.

Des chiffres qui parlent d'eux-mêmes

Les améliorations sont substantielles et mesurables :

  • Réduction moyenne de 40% des temps de chargement sur les 13 fonctionnalités déjà migrées
  • Menu des favoris s'ouvrant 40% plus rapidement
  • Page des paramètres chargée en moins de 300 ms contre 394 ms auparavant
  • Gains atteignant 76% sur les configurations modestes (machines sans SSD ou avec moins de 8 Go de RAM)

Ces optimisations démocratisent l'accès à une navigation fluide, indépendamment de la puissance matérielle disponible, un avantage considérable dans un monde où les disparités d'équipement restent importantes.

Impact concret pour les utilisateurs

L'amélioration n'est pas que cosmétique. La fonction Read Aloud démarre plus vite et offre une lecture plus fluide. L'écran partagé permet une navigation quasi-instantanée entre les tâches. Les espaces de travail répondent avec plus de réactivité, éliminant les délais frustrants.

Microsoft poursuit le déploiement progressif de WebUI 2.0. Les prochaines mises à jour étendront cette architecture à d'autres composants cruciaux comme l'aperçu avant impression et la gestion des extensions, garantissant une amélioration continue de l'expérience utilisateur.

Un marché en mouvement

Si Chrome conserve sa position dominante avec environ 67% de parts de marché mondial, Edge progresse régulièrement et atteint désormais 13,2% sur desktop. Cette évolution témoigne qu'une approche différenciée peut porter ses fruits, même face aux géants établis.

L'histoire des navigateurs web nous a appris que les positions ne sont jamais définitivement acquises. Après avoir dominé avec Internet Explorer puis perdu pied face à Chrome, Microsoft démontre avec WebUI 2.0 qu'une stratégie technique audacieuse peut redonner un avantage concurrentiel.

Cette transformation souligne l'importance cruciale des performances dans l'écosystème web moderne, où la réactivité détermine largement l'adoption des outils numériques. Dans un contexte où chaque milliseconde compte, Edge s'est donné les moyens de jouer à nouveau dans la cour des grands.