Apple poursuit Jon Prosser pour vol de secrets iOS 26

Apple poursuit le youtubeur Jon Prosser pour vol présumé de secrets iOS 26 via espionnage industriel. Bataille juridique majeure sur les fuites tech.

Apple poursuit Jon Prosser pour vol de secrets iOS 26

Le géant de Cupertino vient de déclencher une bataille juridique majeure contre le youtubeur tech Jon Prosser. L'affaire, déposée le 17 juillet 2025 devant le tribunal fédéral de Californie, révèle un scénario d'espionnage industriel sophistiqué autour du nouveau design "Liquid Glass" d'iOS 26.

Un youtubeur devenu leaker influent

Jon Prosser a construit sa réputation sur sa chaîne "Front Page Tech" depuis 2013. Sa spécialisation dans les fuites Apple après 2019 lui a permis de monétiser son audience grâce aux révélations exclusives sur les produits non annoncés. En février 2020, il institutionnalise son réseau en ouvrant ses messages privés Twitter aux sources confidentielles.

Entre janvier et avril 2025, Prosser publie des vidéos détaillant avec précision le design révolutionnaire d'iOS 26. Ses "rendus reconstitués" montrent l'interface Liquid Glass, les applications redessinées et les nouveaux effets de transparence dynamique. Cette précision troublante attire l'attention d'Apple, alertée par un signalement anonyme le 4 avril.

Le système Liquid Glass au cœur du conflit

iOS 26 marque un tournant historique pour Apple. La firme abandonne la numérotation séquentielle pour aligner ses OS sur l'année calendaire, passant directement d'iOS 19 prévu à iOS 26. Le design Liquid Glass constitue la refonte visuelle la plus importante depuis iOS 7 en 2013.

Cette nouvelle approche exploite pleinement les capacités des puces Apple Silicon. Les éléments d'interface translucides s'adaptent dynamiquement au contexte, créant profondeur et fluidité. Les contrôles adoptent des formes arrondies avec des effets de transparence avancés, transformant radicalement l'expérience utilisateur iPhone.

Un complot sophistiqué selon Apple

La plainte décrit un schéma impliquant trois personnes : Ethan Lipnik (ingénieur Apple 2023-2025), Michael Ramacciotti (analyste produit) et Prosser. Ramacciotti, ami de Lipnik, aurait surveillé les déplacements de l'ingénieur pour accéder à son domicile durant ses absences prolongées.

L'élément clé : un appel FaceTime entre Ramacciotti et Prosser pendant l'accès illégal à l'iPhone de développement. Les preuves techniques montrent que Prosser était déjà en ligne avant le déverrouillage du téléphone, suggérant une coordination préméditée. Le youtubeur aurait enregistré l'écran pour constituer sa bibliothèque de secrets Apple.

Deux lois fédérales mobilisées

Apple invoque le Defend Trade Secrets Act (DTSA) de 2016 et le Computer Fraud and Abuse Act (CFAA) de 1986. Le DTSA permet les poursuites fédérales pour vol de secrets commerciaux - informations tirant leur valeur économique de leur confidentialité. Le CFAA, initialement conçu pour protéger les systèmes gouvernementaux, s'applique aujourd'hui aux smartphones utilisés dans le commerce.

Les demandes d'Apple sont sévères : injonction permanente contre toute divulgation future, dommages compensatoires et punitifs, destruction de toutes les informations confidentielles. Apple affirme que l'iPhone contenait "une quantité importante d'informations supplémentaires non encore divulguées publiquement".

Prosser conteste les accusations

Le youtubeur nie catégoriquement avoir "comploté" pour accéder au téléphone. Sur X (ex-Twitter), il affirme : "Je n'ai certainement pas 'comploté' pour voler des informations et je ne savais pas comment elles avaient été obtenues". Prosser prétend détenir des "reçus" prouvant son innocence.

Cette défense soulève des questions sur la responsabilité des journalistes tech recevant des informations potentiellement volées. L'écosystème des fuites tolère traditionnellement une méconnaissance de l'origine exacte des sources, mais le niveau de détail des accusations suggère une implication directe dépassant le journalisme passif.

Répercussions sur l'industrie

Lipnik a été licencié pour violation des politiques de sécurité Apple après avoir échoué à signaler l'intrusion, reconnue par des tiers ayant identifié son appartement dans les vidéos. Ce licenciement illustre la culture de sécurité rigoureuse d'Apple, qui investit des milliards annuellement en R&D.

L'affaire pourrait établir un précédent majeur. Apple, connue pour sa protection agressive de la propriété intellectuelle, franchit une étape en s'attaquant directement à un créateur de contenu. Cette escalade signale un durcissement face aux fuites, traditionnellement tolérées voire exploitées comme marketing viral.

L'avenir du journalisme tech en question

Les créateurs comme Prosser opèrent entre journalisme et divertissement, monétisant via publicité et partenariats. Cette commercialisation modifie la relation sources-diffuseurs. Les fuites servent l'intérêt public en informant les consommateurs, mais le vol présumé via moyens sophistiqués dépasse le cadre de l'investigation traditionnelle.

Une victoire d'Apple encouragerait d'autres entreprises à adopter des stratégies similaires, transformant l'écosystème des fuites. Une défense réussie maintiendrait le statu quo où les fuites font partie du cycle de développement produit.

L'affaire Apple-Prosser marque potentiellement un tournant dans la gestion des secrets commerciaux tech. Le résultat déterminera l'équilibre futur entre innovation, sécurité et transparence dans l'économie numérique.

Pour Prosser, qui a bâti sa carrière sur l'accès aux secrets Apple, cette bataille pourrait définir non seulement son avenir personnel mais celui de toute une génération de créateurs tech. L'affaire soulève des questions fondamentales sur les limites acceptables de la révélation d'informations dans un secteur où l'innovation vaut des milliards.