Anthropic resserre l'étau sur Claude Code

Anthropic introduit des limites hebdomadaires sur Claude Code dès août 2025 pour contrer les usages abusifs et préserver la qualité de service.

Anthropic resserre l'étau sur Claude Code

La startup spécialisée dans l'intelligence artificielle Anthropic vient d'annoncer l'introduction de nouvelles restrictions d'usage pour ses abonnements Claude, particulièrement sur son outil de développement Claude Code. Une décision qui intervient après des semaines de turbulences techniques et de mécontentement croissant de la part des utilisateurs les plus intensifs.

Quand le succès devient un problème technique

Claude Code, l'assistant de programmation intégré aux abonnements Pro et Max d'Anthropic, connaît depuis mai 2025 une croissance fulgurante. Propulsé par les modèles Claude Sonnet 4 et Opus 4, cet outil permet aux développeurs d'obtenir de l'aide directement depuis leur éditeur de code ou en ligne de commande. Le modèle Opus 4 détient actuellement les meilleurs scores sur les benchmarks SWE-bench et Terminal-bench, deux références pour mesurer les capacités de programmation des IA.

Cette popularité s'accompagne toutefois d'usages qui dépassent largement les prévisions d'Anthropic. Certains abonnés Premium à 200 dollars par mois auraient ainsi utilisé Claude Code durant des centaines de milliers d'heures, générant quotidiennement l'équivalent de plus de 1000 dollars d'appels API selon le tarif public. D'autres pratiques problématiques ont été identifiées : partage de comptes entre utilisateurs, revente d'accès et fonctionnement continu 24h/24.

Des limites hebdomadaires pour cadrer l'usage

Face à cette situation, Anthropic instaure à partir du 28 août 2025 de nouvelles limites hebdomadaires qui s'ajoutent aux restrictions existantes de 5 heures par période. Ces nouvelles règles concernent trois formules d'abonnement :

L'abonnement Pro (20 dollars mensuels) offrira entre 40 et 80 heures d'utilisation hebdomadaire avec Claude Sonnet 4. Les formules Max se déclinent désormais en deux versions : la première à 100 dollars propose 140 à 280 heures de Sonnet 4 plus 15 à 35 heures d'Opus 4 par semaine, tandis que la seconde à 200 dollars autorise 240 à 480 heures de Sonnet 4 et 24 à 40 heures d'Opus 4.

Ces variations importantes dans les créneaux horaires s'expliquent par différents facteurs : taille du projet de développement, paramètres utilisateur comme le mode d'acceptation automatique, ou encore nombre d'instances Claude Code lancées simultanément.

Une communication qui passe mal

L'annonce officielle d'Anthropic contraste avec les événements des semaines précédentes. Depuis mi-juillet, de nombreux utilisateurs rapportaient des restrictions soudaines et non annoncées, se heurtant simplement au message "limite d'usage Claude atteinte" sans explication. Cette situation a créé confusion et frustration, notamment chez les développeurs qui ne pouvaient plus planifier leurs projets.

Un représentant d'Anthropic avait alors confirmé l'existence de "temps de réponse plus lents" pour certains utilisateurs de Claude Code, sans fournir d'explication détaillée. Cette approche communicationnelle minimaliste a alimenté les spéculations sur des dégradations d'abonnement ou des erreurs de comptabilisation.

Impact limité mais questions sur la viabilité économique

Anthropic assure que moins de 5% de sa base d'abonnés sera affectée par ces nouvelles limitations, la majorité des utilisateurs conservant leur expérience habituelle. L'entreprise reste également ouverte aux retours d'expérience et promet de futures options pour les cas d'usage intensifs.

Ces changements soulèvent néanmoins des interrogations sur la viabilité économique des formules actuelles. Quand un abonnement Max était initialement présenté comme offrant "20 fois plus d'usage" qu'un abonnement Pro, les nouvelles limites horaires ne représentent plus qu'un facteur 6. Cette différence suggère que les mesures en "tokens" ou en puissance de calcul ne correspondent pas nécessairement aux heures d'utilisation effective.

Les défis de l'IA générative à grande échelle

Cette situation illustre les défis auxquels font face les fournisseurs d'IA générative. Les ressources computationnelles nécessaires pour faire fonctionner ces modèles avancés restent considérables, particulièrement pour des outils comme Claude Code qui nécessitent des interactions prolongées et contextuelles.

D'autres acteurs du secteur rencontrent des problématiques similaires. Anysphere, l'entreprise derrière l'éditeur Cursor, a également revu sa stratégie tarifaire en juin pour limiter les abus sur son abonnement Pro à 20 dollars mensuels.

Pour les développeurs et entreprises qui intègrent ces outils dans leurs workflows, la prévisibilité devient un enjeu crucial. La transparence sur les limitations et leur évolution déterminera largement la confiance accordée à ces services émergents.

Ces nouvelles restrictions prendront effet au prochain renouvellement de chaque abonnement, permettant aux utilisateurs actuels de s'adapter progressivement. Les abonnés Max conservent par ailleurs la possibilité d'acheter de l'usage supplémentaire au tarif API standard.