Amazon Alexa+ : la fin de l'assistant gratuit que nous connaissions

Amazon lance Alexa+, un service d'IA générative par abonnement, et de nouveaux appareils Echo. Découvrez ce qui justifie ce prix et comment cela change le jeu face à Google.

Amazon Alexa+ : la fin de l'assistant gratuit que nous connaissions

Après des années à subventionner son assistant vocal, Amazon change de paradigme. Le géant de Seattle a dévoilé une nouvelle gamme d'appareils Echo et, surtout, "Alexa+", une version survitaminée de son IA désormais disponible via un abonnement mensuel. Un pari audacieux qui redessine l'avenir de l'interaction homme-machine à domicile.

D'assistant à concierge : ce que l'abonnement achète réellement

La gratuité avait un coût : la stagnation. Avec Alexa+, Amazon entend franchir un cap fonctionnel pour justifier la facture de 19,99 $ par mois (ou son inclusion dans l'abonnement Prime). Selon les premières démonstrations et les communiqués officiels d'Amazon, la nouvelle IA générative permet des conversations beaucoup plus naturelles et des actions complexes. Fini les commandes uniques et rigides. L'utilisateur peut désormais dialoguer avec Alexa+, lui demander de planifier un week-end complet en croisant les horaires de train, la météo et les réservations de restaurant, ou de rédiger et envoyer des courriels contextuels.

"Alexa, organise un dîner pour l'anniversaire de maman samedi prochain avec cuisine italienne, trouve une recette de lasagnes bien notée, ajoute tous les ingrédients à ma liste de courses et envoie une invitation aux membres de la famille."

Cette capacité à enchaîner et à comprendre des requêtes multiples est le cœur de la nouvelle offre. Une analyse de Bloomberg Technology souligne que cette évolution était inévitable : les modèles de langage actuels (LLM) ont un coût de fonctionnement élevé, incompatible avec le modèle publicitaire ou de vente de matériel seul qui prévalait jusqu'ici.

Un écosystème matériel repensé pour l'ère de l'IA

Pour accompagner ce "cerveau" plus puissant, Amazon a repensé ses "oreilles" et ses "yeux". La nouvelle gamme, orchestrée par Panos Panay, semble directement issue de sa vision axée sur une expérience premium. L'Echo Studio repensé et l'Echo Dot Max ne se contentent pas d'une meilleure acoustique ; ils intègrent une nouvelle puce "AZ-AI" conçue en interne, dédiée au traitement neuronal. D'après un rapport de The Verge, cette puce permet de traiter localement une partie des requêtes, réduisant la latence et renforçant la confidentialité, un argument clé pour faire accepter un service payant.

L'Echo Show 11 va plus loin. Son écran plus grand et sa caméra améliorée ne servent pas qu'à la visioconférence. Ils permettent à Alexa+ d'analyser des objets ou du texte en temps réel, ouvrant la voie à des applications comme l'aide aux devoirs ou l'identification d'une plante.

Le pari risqué du freemium face à Google et Apple

Amazon est le premier à oser un abonnement aussi direct pour son assistant. La firme de Seattle prend ainsi un risque calculé. En réservant ses meilleures innovations aux abonnés Prime et aux nouveaux payeurs, elle segmente son marché. Cette stratégie, détaillée par des analystes pour TechCrunch, vise à monétiser enfin un service qui a coûté des milliards en recherche et développement.

La manœuvre place Google et Apple dans une position délicate. Vont-ils suivre le mouvement et proposer un "Google Assistant Pro" ou un "Siri+" payant ? Pour l'instant, ils misent sur l'intégration profonde avec leurs écosystèmes (Android et iOS) pour maintenir leur avantage. La réponse de la concurrence dans les prochains mois sera décisive. Amazon parie que la pertinence et la puissance de son IA convaincront les utilisateurs de mettre la main au portefeuille, transformant un simple gadget en un véritable majordome numérique.