5G : pourquoi votre smartphone se décharge plus vite

La 5G vide votre batterie plus vite ? Découvrez pourquoi cette technologie est énergivore, les solutions pratiques et l'avenir prometteur qui nous attend.

5G : pourquoi votre smartphone se décharge plus vite

L'autonomie de votre smartphone a chuté depuis que vous êtes passé à la 5G ? Ce n'est pas une impression. Des études récentes confirment que la dernière génération de réseaux mobiles consomme davantage d'énergie que sa prédécesseure, avec une surcharge pouvant atteindre 11% selon les appareils. Une réalité technique qui représente aujourd'hui le principal inconvénient d'une technologie par ailleurs révolutionnaire.

Le constat : une consommation énergétique accrue en 5G

Les données sont sans équivoque. Selon une étude approfondie menée par Ookla, spécialiste de l'analyse des réseaux internet, les smartphones connectés en 5G subissent une décharge de batterie entre 6% et 11% plus rapide que ceux utilisant la 4G-LTE. Cette surconsommation varie selon le processeur (SoC) équipant l'appareil, mais touche l'ensemble des fabricants et modèles du marché, y compris les iPhone.

Les tests réalisés par différents laboratoires indépendants convergent vers cette conclusion. Le ViserMark Lab confirme notamment un impact d'environ 10% sur l'autonomie. Un consensus qui s'étend jusqu'aux fabricants eux-mêmes, Samsung admettant que "la consommation d'énergie des smartphones 5G est environ 20% supérieure à un smartphone 4G".

Les racines techniques du problème

Une architecture réseau hybride énergivore

L'origine principale de cette surconsommation réside dans l'architecture même des réseaux 5G actuels. La majorité des déploiements utilise la norme Non-Standalone (NSA), qui associe simultanément les technologies 4G et 5G. Comme l'explique Samsung : "Les services 5G actuels sont conformes à la norme Non-Standalone, qui utilise la 4G (LTE) et la 5G ensemble. Par conséquent, les circuits 5G et 4G sont utilisés simultanément".

Concrètement, votre smartphone maintient deux connexions parallèles : la 5G pour les données et la 4G pour les appels et SMS. Cette double sollicitation des modems radio représente une charge énergétique supplémentaire par rapport à une utilisation unique du réseau 4G.

Des fréquences exigeantes

La 5G opère sur des fréquences significativement plus élevées que les générations précédentes. Ces fréquences permettent de transmettre davantage d'informations par seconde, mais présentent deux inconvénients majeurs :

  1. Elles nécessitent plus de puissance pour être émises et captées
  2. Elles se propagent moins loin et traversent plus difficilement les obstacles

En conséquence, les smartphones doivent constamment rechercher le meilleur signal disponible et augmenter leur puissance d'émission pour maintenir une connexion stable, ce qui accroît mécaniquement leur consommation électrique.

Des composants supplémentaires

Pour capter efficacement ces nouvelles fréquences, les fabricants ont dû intégrer des composants radio additionnels dans leurs appareils. "Ces composants consomment, eux aussi, de l'énergie", précise une étude relayée par Capital. Cette complexité accrue des circuits de communication représente un coût énergétique permanent.

La course à l'efficience énergétique

Face à ce défi, les fabricants de processeurs et de smartphones rivalisent d'ingéniosité pour optimiser l'efficacité énergétique de leurs puces.

Qualcomm domine actuellement ce segment avec son Snapdragon 8 Gen 2, qui affiche la plus faible consommation de batterie parmi tous les SoC analysés : 31% pour les utilisateurs en 5G, contre 25% en 4G-LTE. Les différences entre fabricants sont significatives, les puces Exynos de Samsung étant généralement moins efficientes que leurs concurrentes.

Chaque nouvelle génération de processeurs apporte son lot d'améliorations. MediaTek illustre parfaitement cette évolution : son Dimensity 9200 consomme 34% de batterie en 5G, contre 45% pour la génération précédente (Dimensity 9000). Une progression remarquable qui devrait se poursuivre.

Solutions pratiques pour préserver sa batterie

En attendant le déploiement complet d'infrastructures 5G Standalone et l'amélioration des processeurs, plusieurs stratégies permettent de limiter l'impact de la 5G sur l'autonomie :

Désactiver la 5G lorsqu'elle n'est pas nécessaire

La solution la plus efficace consiste simplement à désactiver la 5G dans les paramètres réseau quand vous n'en avez pas besoin. Idéal pour les longues journées où chaque pourcentage de batterie compte.

Ajuster les paramètres d'économie d'énergie

Tous les smartphones modernes proposent des options d'optimisation de la batterie. Samsung recommande notamment de "mettre les applications inutilisées en veille" et d'utiliser le "mode d'économie d'énergie". Réduire la luminosité de l'écran reste également l'une des mesures les plus efficaces, l'affichage étant "la fonctionnalité la plus énergivore sur un téléphone".

Tenir compte du contexte d'utilisation

La 5G n'est pas systématiquement plus gourmande que la 4G. Pour les transferts de fichiers volumineux, sa vitesse supérieure peut même s'avérer plus économe en énergie : "Grâce à sa vitesse supérieure, la 5G bouclera l'opération plus rapidement, consommant au final moins d'énergie que la 4G qui traînerait en longueur".

Renouvellement d'appareil : efficacité vs responsabilité

Pour les utilisateurs attachés à la 5G sans compromettre l'autonomie, Ookla suggère une solution radicale mais efficace : "Un upgrade vers le dernier smartphone phare (et son SoC) et l'activation du service 5G offrira dans certains cas des performances de batterie comparables". Les récentes puces Snapdragon 8 Gen 2 en 5G consomment ainsi moins d'énergie que certains modèles plus anciens en 4G.

Attention toutefois à l'impact environnemental de cette approche. Dans une perspective de responsabilité écologique, renouveler prématurément son smartphone contribue à l'épuisement des ressources rares et génère des déchets électroniques difficiles à recycler. L'empreinte carbone de fabrication d'un smartphone neuf (environ 80 kg de CO2) équivaut à plusieurs années d'utilisation.

L'avenir prometteur de la 5G

Si la 5G pèse actuellement sur l'autonomie, ses bénéfices dépassent largement ce désagrément temporaire. Avec des débits pouvant atteindre 20 Gbps, une latence réduite à moins d'une milliseconde et la capacité de connecter jusqu'à un million d'appareils par kilomètre carré, cette technologie transforme déjà notre façon d'interagir avec le monde numérique.

La réalité augmentée, les jeux en streaming, le pilotage à distance de véhicules ou encore la télémédecine de précision - autant d'usages révolutionnaires qui justifient amplement ce léger sacrifice d'autonomie. D'autant que la situation s'améliore rapidement : les réseaux 5G Standalone (SA), déployés progressivement, élimineront la double consommation actuelle en se passant complètement de la 4G.

Les fabricants rivalisent d'ingéniosité pour optimiser leurs puces, avec des progrès spectaculaires à chaque génération. Qualcomm promet déjà que ses prochains processeurs Snapdragon réduiront encore de 15% la consommation énergétique en 5G. L'équation entre performance et autonomie s'équilibre donc peu à peu, pour notre plus grand bénéfice.

La 5G représente bien plus qu'une simple évolution - c'est une véritable révolution numérique qui ouvrira la voie à des innovations insoupçonnées. Le défi énergétique actuel n'est qu'une étape transitoire vers un écosystème mobile plus performant et, paradoxalement, plus efficient.